Par Mathilde
Cette histoire – comme toutes nos presque catastrophes – est le résultat d’un enchainement de petites disfonctions humaines et materielles.
Elle se déroule un matin où Véronique et moi-même dormions un peu plus tard, pour récupérer de la fatigue des quarts, ou tout simplement parce qu’on fait ce qu’on veut.
Loic et Rodo, dont au moins l’un des deux est connu pour être un adulte responsable (je ne donne pas de nom, vous choississez celui que vous préférez), décident de réparer l’accroche du lazy bag* au mât.
Après avoir essayé de hisser Timéo, je cite “parce qu’il est plus léger”, mais sans succès car il a hurlé dès les premiers mètres, nos deux tortinnaires se sont rabattus sur l’innocent Zoran.
Imaginez ! Ce pauvre jeune homme ne connaissant pas encore la valeur de son intégrité physique, hissé à 15 mètres de haut torse nu et sans casque ! (oui il y en avait un sur le bateau, juste à côté d’un gilet de protection rembourré).
Imaginez maintenat la houle et le vent, et vous pourrez presque le voir se balancer entre les filins d’acier et les barres de flèche, manquer de justesse la fracture temporale pour finir par se coincer le pectoral gauche (le plus beau des deux en plus !) dans la poulie de la grand voile.
Il a été constitué suite à cette regrettable scène un Comité de Consultation Féminin doté d’un droit de véto et auquel il est dorénavent obligatoire de référer avant toute entreprise impliquant de : suspendre, attacher ou immerger une personne, ou bien de détourner l’utilisation d’un quelconque ustensile à des fins non appropriées allant de la drisse de grand voile à la rape à fromage.
Nous retiendrons quand même pour la défense des accusés que la mission fût un succès et que le valeueux Zoran n’est pas mort
* toile tendue de part et d’autre de la baume et qui sert de “sac” à la grand voile quand elle est affallée.
