Nous voilà donc arrivés à Dakar !
Les dernières heures avant l’arrivée au mouillage sont pleines d’impatience car la terre s’est annoncée tôt le matin … la couleur de l’eau change, l’air charrie des odeurs de fumée, les bateaux de pêche ( puis à mesure que l’on se rapproche, les pirogues ) se font nombreux et il faut rester vigilant.
Accompagnés des petrels tempête et même d’un petit passager clandestin (un moineau exotique nommé Jean-Claude Poustache pour l’occasion) nous longeons les rivages de Dakar. La ville parait immense, très étalée et pas mal polluée !
Mais voir la terre ferme nous fait du bien après ces derniers jours plutôt ventés qui ont malmené notre sens de la verticalité et notre sommeil.
Il fait beau, il fait bon et une fois le bateau installé au mouillage (pas de marina ici, le Club de Voile de Dakar ( CVD) n’est accessible qu’en annexe que nous laissons amarée à un ponton ) nous filons sur la plage pour remplir un des besoins essentiels de l’être humain : BOIRE DE LA BIEEEEEERE !!!
Rodo et Véro, avec l’efficacité indéniable qui les caractérise en toute situation ont déjà trouvé :
– un mécano pour le moteur de l’annexe (qui ne marche qu’à vitesse très lente depuis les canaries),
– l’adresse des douanes pour faire les papiers (mais demain c’est la toussaint alors les formalités sont reportées à vendredi et d’ici là nous menerons notre vie dans l’illégalité la plus totale),
– une dame pour prendre en charge les 186kg de linge sale ( dus notemment à l’entrée inopinée d’une quantité non négligeable d’eau de mer par le hublot de Mr Zoran Weber)
– et une connexion internet (grâce à laquelle vous avez le plaisir de lire ces lignes).
Nous avons du mal à décoller de ce petit coin de paradis qui surplombe la plage avec ses grands arbres et ses petits chats attendrissants, tout le monde nous interpelle pour nous souhaiter la bienvenue, se présenter et de temps en temps nous proposer leur service. On en profite pour faire l’acquisition d’un drapeau du Sénégal (il est de coutume d’accrocher un “drapeau de courtoisie” du pays visité au mât du bateau), vous pouvez le voir sur la photo.
Poussés par la faim, nous finissons tout de même par tenter une sortie à pied dans les alentours avec l’idée de trouver une petite paillotte. Pas très bucolique car la première rue qui passe derrière la plage et le CVD est un grand axe poussièreux pas mal fréquenté par de gros camions. On y retrouve tout de même les incontournables mini bus colorés envahis de passagers jusqu’au toit, en route pour des contrées inconnues.
La nuit s’installe tranquilement et après une première approche de la cuisine locale sous forme de cacahuètes grillées dans du sable nous bifurquons à nouveau vers la plage en longeant le marché aux poissons en train de fermer.
Quelques chats et chiens se disputent les restes abandonnés sur place et on avance dans le noir entre les bateaux qui dorment sur la plage, les groupes de gens. On entend parfois le bêlement d’une chèvre qui ferait mieux de se faire oublier au vu de la passion générale pour les brochettes mais grondent encore plus fort nos estomac affamés …
Au moment où nous envisageons un retour au bateau avant qu’un fratricide anthropophage ne survienne nous tombons sur un restaurant coloré et accueillant, “le petit citron”. Nous nous installons en terrasse pour un délicieux repas en musique, puis il est temps de rentrer au bateau : il est quand même 21h et y’en a ici qui n’ont pas dormi sur leurs deux oreilles depuis quelques nuits !