Gibraltar – Lanzarote

Nous sommes partis de Gibraltar vers les Canaries samedi 6 Octobre pour profiter d’un bon vent arrière. A peine sortis de la baie de Gibraltar, nous pêchons une belle bonite qui fera notre repas du soir.

Nous passons le rail (la route que suivent tous les cargos entrants ou sortants de la Méditerrannée vers l’Atlantique) avant la nuit par un vent de travers. C’est l’allure la plus agréable pour un catamaran et celle où il avance le mieux. La nuit est belle, le ciel  rempli d’étoiles. Notre bateau en avançant, excite du plancton fluorescent et laisse 2 trainées luminescentes dans un océan d’encre.

Après 2 jours où nous descendons tranquillement vers le sud, un gros coup de vent est annoncé sur les Canaries. Heure après heure, cet avis se transforme en tempête tropicale et se décale progressivement vers Madère. iI nous faut avancer au plus vite pour  quitter la zone avant l’arrivée des vents violents. Jusqu’à 70 noeuds sont prévus au coeur de la tempête (soit 130km/h), c’est beaucoup plus que ce que nous souhaitons vivre sur notre bateau.

Un deuxième coup de vent est annoncé plus au sud, là où nous allons. Pour nous mettre à l’abris,  nous mettons le moteur en route et le cap plein ouest.

La nuit suivante, le vent monte à 25 noeuds avec des rafales à 30nds. La houle, de face, s’engouffre entre les 2 coques de notre catamaran. Le bruit est infernal. Impossible de dormir. Je ne suis pas habituée et à chaque vague, il me semble que le bateau va se disloquer.

Au petit matin, le vent et la houle sont toujours très impressionnantes et notre moteur babord cale. Et ne redémarre plus…

Nous essayons de reprendre une route vers le sud à la voile mais le vent vient maintenant dans notre direction. Nous essayons de mettre en route le moteur tribord sans succès. Le démarreur, ne démarre pas et le courant se coupe dès que nous appuyons sur le bouton ON. La journée est très longue.

Heureusement, le lendemain, le vent et la houle se calment. Nous commençons à chercher les pannes. Grace à l’aide par téléphone de Manu (le propriétaire du bateau), nous comprenons que à cause de la forte houle, le gasoil bâbord dans le réservoir a balloté et le moteur s’est arrêté car il a aspiré de l’air. Nous démontons et gavons le circuit de gasoil et le moteur repart ! Ouf !

Pour le moteur tribord, nous pensons à une panne de carte électronique, sans pouvoir la réparer.
 
5 jours après notre départ de Gibraltar, nous arrivons en vu de Lanzarote. Il nous faut encore une 10aine d’heure pour atteindre l’ile. Le vent est maintenant complètement tombé, la mer est d’huile.
 
Nous arrivons dans la nuit, accompagné de dauphins que nous devinons tout autour du bateau grace aux trainées luminescentes qu’ils laissent en avançant. C’est féérique.
 
Voici en quelques mots notre première traversée. Certains moments magiques et d’autres éprouvants. En tout cas, beaucoup d’émotions et d’apprentissages.

 

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